mercredi 30 septembre 2009

Olivier Besancenot et les salariés de Célanèse : quand les médias désinforment



Olivier Besancenot est venu mardi 19 mai apporter son soutien et celui du NPA aux ouvriers de Célanèse, ayant fait le voyage du Béarn jusqu’à Paris pour manifester devant l’Assemblée nationale contre le plan de licenciements dont ils sont l’objet.


Invité par la CGT et bien accueilli par les salariés comme le montre cette vidéo (mais les médias dominants n’ont bien sûr pas repris ces images), il s’est vu « alpaguer » par un individu, que l’ensemble des journalistes ayant fait de cette « altercation » un « événement médiatique » ont présenté comme un ouvrier de Célanèse. Il s’agissait en fait, on le sait maintenant, d’un militant socialiste qui n’est pas salarié de l’entreprise. Bien évidemment, cette « affaire » a essentiellement un caractère politique. A la traîne dans les sondages d’opinion (qui leur importent bien davantage que de définir une politique juste pour des millions de travailleurs), le PS tente – par une manœuvre pathétique – de délégitimer ce qu’il semble considérer comme un adversaire important : le NPA. Il est vrai qu’il y a bien peu à attendre d’un parti qui a témoigné de son « utilité » au Parlement européen en votant avec la droite dans 97% des cas en 2008. 

Mais ce qui doit également nous intéresser dans cette « affaire », c’est l’extrême célérité avec laquelle les grands médias ont relayé cette combine pathétique, et la manière dont ils ont présenté et relaté les faits. De France 2 à iTélé en passant par Le Figaro (dont on n’attendait pas autre chose), tous ces médias présentent – sans vérification, par exemple auprès de l’intersyndicale ou des salariés eux-mêmes – le militant socialiste venu accompagné d’une conseillère municipale PS de Pau comme un ouvrier de Célanèse. Bien entendu, aucun de ces médias n’a pris la peine d’informer ses téléspectateurs ou ses lecteurs – le lendemain, lorsqu’est paru le communiqué de la section CGT de l’usine – qu’il ne s’agissait pas d’un salarié en colère contre Olivier Besancenot mais bien d’un militant PS en désaccord avec les choix politiques du NPA. Comment se fait-il que les médias dominants, qui disposent d’un pouvoir de consécration et de stigmatisation dont ils aiment à croire qu’il est infini, ne sont jamais contraints de répondre de leurs prises de position, notamment lorsque leur traitement de l’actualité révèle des erreurs – pour ne pas dire des mensonges – aussi manifestes ? 

Un autre « enseignement » de cette histoire doit être relevé à l’attention de ceux, notamment du côté du PS ou du PCF, qui font d’Olivier Besancenot le « jouet de Sarkozy » ou le « chouchou » des médias. Cela fait des mois que ces derniers, par la voix de leurs intervieweurs et éditorialistes « vedettes », ont pris pour cible le NPA. Souvenons-nous d’Arlette Chabot enjoignant Olivier Besancenot, lors d’une émission sur la crise, de s’excuser auprès de Mme Besse pour les actes commis par Action directe. Rappelons-nous comment Jean-Michel Apathie (sur RTL) et Thierry Guerrier (sur France 5) ont très récemment accusé le même Besancenot de « violence » parce que celui-ci avait traité de « chiens » des patrons licencieurs qui ont menti à leurs salariés depuis des mois (ceux de Caterpillar en l’occurrence). Gardons enfin en mémoire la campagne médiatico-politique qui a pris pour cible l’extrême-gauche, aussi bien LO que le NPA d’ailleurs, les accusant de manipuler en sous-main les travailleurs qui se révoltent contre le sort qui leur est fait (comme si ces derniers étaient incapables de s’organiser eux-mêmes). Comme on dit : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ». 


22 mai 2009. 

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